Virginie Rozière, directrice du numérique au ministère de l'Europe et des Affaires Etrangères, présente sa vision sur les enjeux de la cybersécurité.
Virginie Rozière
Virginie Rozière
Directrice du Numérique - DNUM
du ministère de l'Europe et des Affaires Etrangères
La question de l'empreinte environnementale n'est pas forcément concurrente
avec les préoccupations de cybersécurité.
On est au ministère des Affaires étrangères dans une dynamique
où on est en recherche de maîtrise de notre système d'information.
On manipule de l'information sensible,
on est exposé à un certain nombre de pressions et d'attaques
et donc maîtriser notre système d'information,
c'est vraiment quelque chose auquel on est très attaché.
Et le point positif dans cette recherche de maîtrise,
c'est aussi de pouvoir se poser la question
de l'empreinte environnementale de notre système d'information.
Alors évidemment, on doit concilier des paramètres distincts,
j'ai parlé de sensibilité de l'information,
on a effectivement des questions de sécurité,
mais la question de l'empreinte environnementale,
elle est aussi très présente
et nous cherchons à la minimiser au maximum.
La question de l'empreinte environnementale
n'est pas forcément concurrente
avec les préoccupations de cybersécurité.
Quand on maîtrise son système d'information,
on peut travailler à découpler, voire même faire converger
les préoccupations de cybersécurité
et les préoccupations d'éco-conception au moins.
Dans une recherche de limitation de notre dette technique,
notre obsolescence,
on est aujourd'hui dans une situation où on a besoin
On est aujourd'hui dans une logique de rationalisation
de notre parc applicatif,
qui présente à la fois l'avantage de diminuer la surface d'attaque
en matière de cybersécurité
et également de diminuer l'empreinte environnementale
de notre parc applicatif.
De manière générale,
quand on se pose la question de l'éco-conception,
on va essayer de calculer au plus juste
le choix des solutions techniques,
que ce soit sur le plan de l'architecture
ou sur le plan des choix logiciels,
pour minimiser l'empreinte.
Et de la même manière,
on peut se poser la question
de minimiser la surface d'attaque de nos applications.
Sur la question des achats,
c'est là où les contraintes de sécurité
sur notre système d'information sont plus difficiles
à concilier avec une recherche de réduction
de l'empreinte environnementale.
En effet, on est sur des matériels qui sont durcis,
que ce soit sur le plan du poste de travail
ou sur le plan de la téléphonie,
où on travaille avec la téléphonie,
avec un fournisseur qui nous donne une offre packagée
sur nos téléphones diffusion restreinte,
à la fois en termes de terminaux et d'OS durcis.
Sur le poste de travail,
on est sur un poste de travail
qui va être très standardisé
sur des configurations qui vont nous permettre
de faire tourner nos systèmes d'information durcis également.
Donc, on est limité dans le recours
à la filière entrante du réemploi dans notre parc.
Par contre, on se pose la question
de diversifier nos sources d'approvisionnement
pour équiper sur nos utilisateurs
pour des usages non sensibles,
où là, on pourrait se tourner vers des filières de réemploi.
Et ça reste une part limitée de notre parc.
Par contre, on est tout à fait intéressé
à venir alimenter via le don, via le réemploi interne aussi,
des dynamiques d'allongement de la durée de vie
de nos matériels.
On l'a fait particulièrement,
alors pas sur les postes de travail,
mais sur les écrans où on a doté d'écrans anciens
qu'on a renouvelés et modernisés dans notre parc.
On a doté les télétravailleurs de ces écrans
dans une logique de réemploi
pour leur éviter d'avoir à s'équiper eux-mêmes.