Épisode #12 : Numérique, auditer et mesurer pour mieux réduire son impact

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Christophe Boutonnet, Directeur adjoint du numérique au Ministère de la Transition Ecologique et de la cohésion des Territoires, Co-pilote de la MiNumEco

Le numérique constitue un formidable levier de modernisation, de développement économique et social. Il est aussi un vecteur énergétique et d’émission de gaz à effet de serre important, notamment lié à la forte consommation, voire surconsommation, des produits et usages liés au numérique.

Suivant les études, le poids du numérique représente entre 2 et 4 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. Si le numérique était un pays, il aurait environ 2 à 3 fois l’empreinte carbone de la France. Il nous faut donc agir mais pour agir il nous faut connaître. C’est l’objet de la mesure de l’empreinte environnementale que nous mettons en place avec la mission interministérielle numérique écoresponsable.

Que mesure-t-on ? Principalement l’impact en terme de bilan carbone, qui se traduit en tonnes (Kg ou g) équivalent CO2.

Il est possible d’établir deux types de mesures :

  • Une mesure statique : par exemple pour un parc matériel, des serveurs, des équipements réseaux ou des terminaux utilisateurs (PC, écrans, téléphone, portables). On s’appuie pour ce faire sur des bases de données de référence comme la base IMPACTS® de l’ADEME ;
  • Une mesure dynamique, liée à l’usage : on obtient alors, par des ratios, l’impact carbone de l’usage d’un produit numérique métier, d’un système de visio-conférence, d’une messagerie ou d’une télé-procédure. Cette mesure reste imparfaite, mais elle permet d’identifier la répartition des impacts entre les serveurs, le réseau et les postes de travail.

Il existe d’autres mesures autour de la consommation d’eau ou de l’appauvrissement des ressources naturelles, mais l’absence de valeurs de référence ne permet pour l’instant pas d’établir de mesures significatives.

Quels enseignements ? Au sein des ministères de la transition écologique et de la cohésion des territoires et de la transition énergétique, nous avons évalué la mesure de notre parc informatique, de notre datacentre, d’une application métier et de la web-conférence de l’Etat, qui a déjà pu ainsi faire l’objet de modifications pour réduire son empreinte. Nous avons partagé nos premiers retours d’expérience sur le site de la MiNumEco.

Qu’en fait-on ? L’un des intérêts majeurs d’une démarche de mesure est de savoir piloter l’évolution de l’impact du numérique. C’est pour cela que notre pôle ministériel, comme laboratoire interministériel, construit un outil de pilotage de la mesure en « open source » qui sera accessible à tous.

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